Satellite Hugo

GHGSat : les gaz à effet de serre mesurés depuis l’espace

 

Sommaire          

Entreprise : GHGSat
Nombre d'employés : Plus de 100
Région : Grand Montréal
Programme : Programme de développement économique du Québec (PDEQ)

L’aide financière accordée a permis : l'acquisition d'équipement pour un laboratoire d’optique, la mise à l'échelle de l'infrastructure de stockage et de traitement des données recueillies par les satellites, ainsi que la mise en œuvre d'une stratégie de commercialisation internationale.

Stéphane Germain a eu l’idée de fonder GHGSat en 2010 en lisant une nouvelle concernant une annonce du gouvernement du Québec avec les États-Unis sur un système de plafonnement et d’échange de carbone. Voyant le potentiel économique d’un tel projet, l’entrepreneur se donne une période de six mois pour en évaluer la faisabilité au point de vue commercial, technique et financier. En 2016, GHGSat lançait son premier satellite permettant de mesurer à distance les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette technologie, unique au monde, permet de positionner l’entreprise comme chef de file mondial dans le domaine.


L’avantage du satellite GHGSat

Un satellite d'une taille d'un micro-onde sur une table

Les trois satellites, de la taille d’un four micro-ondes, portent le nom des enfants des employés de l’entreprise : Hugo, Iris et Claire.

 

Le milieu scientifique utilise des satellites pour mesurer les GES dans l’atmosphère depuis une vingtaine d’années. La technologie utilisée par l’entreprise permet de cibler des sites individuels avec une grande précision et de quantifier ces mesures. Ces mesures plus précises permettent de calculer la contribution des émissions d’un site particulier à l’inventaire (ou aux émissions totales) d’une région. 

Cet avantage permet de détecter la présence d’émissions fugitives comme des fuites de méthane involontaires dues à des stations de compression défectueuses ou à des vannes desserrées.

« Grâce à ses microsatellites, GHGSat est la seule entité gouvernementale ou commerciale au monde capable de détecter des émissions de méthane provenant de sources cent fois plus petites que celles détectées par les satellites scientifiques, en plus de fournir une résolution spatiale cent fois supérieure à celle d’autres systèmes. »

Stéphane Germain, Président-directeur-général de GHGSat
 

Pourquoi se concentrer sur le méthane?

Image satellite représentant la mesure de méthane en Alberta, au Canada

            Mesure de méthane en Alberta, au Canada.

 

Le premier satellite lancé par l’entreprise était doté de capteurs ayant la capacité de mesurer la quantité de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) partout à travers le monde avec grande précision. Toutefois, Stéphane Germain a rapidement réalisé que la demande pour mesurer le méthane était plus importante et que leurs satellites seraient encore plus précis s’ils se concentraient uniquement sur ce gaz.

Le méthane est un gaz incolore et inodore rejeté par l’industrie agricole et ses déchets, par la production et l’utilisation de combustibles fossiles et par la biomasse et le biocarburant. Il a un potentiel de réchauffement climatique 84 fois supérieur à celui du CO2 sur une période de 20 ans. Selon l’ONU, il est pratiquement impossible d’atteindre les cibles de l’Accord de Paris sans réduire la production de méthane, qui compte pour 30 % de l’apport au réchauffement climatique. Pour cette raison, les deux satellites lancés en 2020 et 2021 sont encore plus précis et mesurent uniquement le méthane.

 

Une clientèle diversifiée

La clientèle de GHGSat est internationale. L’entreprise fait affaire avec des géants de l’industrie pétrolière comme Chevron, Shell, Total, Exxon et Suncor. Ces entreprises utilisent les données recueillies par les satellites pour mesurer leurs émissions et trouver des moyens de les réduire.

Une fusée avec un satellite GHGSat dans un hangar

Crédit photo : Fusée Vega – SpaceX
Lancement de Iris

Des organisations gouvernementales provenant de l’Argentine, du Canada, des États-Unis, de l’Australie et de l’Europe collaborent aussi avec l’entreprise. Plusieurs centres universitaires au Canada (UQAM, PolyMTL, Waterloo, Carleton et Toronto), ainsi que les universités Stanford et Harvard, aux États-Unis, et l’Institut néerlandais de recherche spatiale à l’international travaillent en partenariat avec GHGSat.

GHGSat s’est aussi engagée à partager 5 % des données recueillies par ses satellites avec la communauté scientifique. D’ailleurs, l'entreprise lançait en octobre 2020 PULSE, un outil interactif permettant d’utiliser ses données pour révéler les concentrations mondiales de méthane avec la plus haute résolution.

 

L’engagement mondial sur le méthane

Photo de délégation à la COP26. Les délégués, de gauche à droite : Patricia Fuller, ambassadrice du Canada aux changements climatiques, L’honorable Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles, L’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Stéphane Germain, président-directeur général de GHGSat, Hubert Bolduc, président, Investissement Québec International, Simonetta Cheli, Agence spatiale européenne (ASE), cheffe du Bureau de la stratégie, du programme et de la coordination, Direction des programmes d'observation de la Terre, ASEToni Tolker-Nielsen, Directeur intérimaire des programmes d’observation de la Terre, ASE
Version texte : Photo de groupe

Crédit photo : Philippe Lapointe, conseiller en communications, FTQ Construction
Les délégués, de gauche à droite : Patricia Fuller, ambassadrice du Canada aux changements climatiques, L’honorable Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles, L’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Stéphane Germain, président-directeur général de GHGSat, Hubert Bolduc, président, Investissement Québec International, Simonetta Cheli, Agence spatiale européenne (ASE), cheffe du Bureau de la stratégie, du programme et de la coordination, Direction des programmes d'observation de la Terre, ASEToni Tolker-Nielsen, Directeur intérimaire des programmes d’observation de la Terre, ASE

Malgré la pandémie de COVID-19, GHGSat a connu une croissance fulgurante au cours des deux dernières années. L’effectif des employés a doublé, deux satellites ont été lancés et l’entreprise a été en mesure d’obtenir un financement de 60 millions de dollars, en plus d’une contribution de 20 millions de dollars Technologies du développement durable Canada annoncée lors de la COP26 à Glasgow.

L’engagement mondial sur le méthane est très prometteur : plus de 100 pays s’engagent à limiter de 30 % la production de méthane d’ici 2030. GHGSat voit cette initiative comme une occasion de croissance.

Présentement, chaque satellite fait le tour de la Terre 15 fois par jour et peut revisiter n’importe quel site en moins de deux semaines. GHGSat prévoit lancer dix nouveaux satellites détecteurs de méthane et un satellite détecteur de CO2 d’ici la fin de 2023. Les rencontres menées lors de la COP26 ont été fructueuses et GHGSat prévoit annoncer bientôt de nouveaux partenariats.

À n'en point douter, GHGSat se positionne avantageusement pour être et demeurer le chef de file mondial en matière de télédétection à haute résolution des émissions de gaz à effet de serre. 

 
 
Saviez-vous que ...

Durant la pandémie, GHGSat s’est lancée dans la production de baladodiffusions pour démystifier des concepts environnementaux et expliquer les dernières découvertes réalisées au sein de l’entreprise. L’épisode du 27 avril 2021 explique notamment un projet réalisé en partenariat avec l’UQAM, où l’important niveau de méthane relâché par la production d’hydroélectricité a été mesuré pour la première fois.

 

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